Progrès dans le développement dun vaccin contre lherpès

La recherche dun vaccin pour se protéger contre lherpès buccal et génital a été longue. Les chercheurs expérimentent des vaccins possibles depuis au moins le début des années 1930. À ce jour, ils ont connu peu de succès. Bien que les vaccins contre lherpès aient été efficaces chez la souris, ils ont largement échoué dans les essais sur lhomme.1

Bien que certains vaccins contre lherpès aient dabord semblé prometteurs, des tests rigoureux ont montré quils nétaient pas meilleurs quun placebo.1

Cela dit, de nouvelles approches de développement de vaccins (y compris lédition génétique) ont commencé à se montrer prometteuses dans la recherche animale à un stade précoce, offrant un aperçu dune possible percée.

Vaccins contre lherpès existants

Techniquement parlant, plusieurs vaccins contre lherpès sont déjà sur le marché. Bien que ces vaccins protègent contre certains virus de la famille de lherpès, ils ne vous protègent pas contre les virus de lherpès simplex (HSV), qui causent lherpès génital ou buccal.2

Les deux vaccins actuellement disponibles protègent contre un virus de lherpès connu sous le nom de virus varicelle-zona (VZV). Cest le virus responsable de la varicelle. Une fois linfection de la varicelle résolue, le virus reste à létat latent (dormant) dans un groupe de cellules nerveuses appelé ganglion de la racine dorsale où il peut réagir plus tard dans la vie pour provoquer le zona (herpès zoster).

Le vaccin contre le zona et le vaccin contre la varicelle protègent tous les deux contre les virus de lherpès, mais de différentes manières :

• Le vaccin contre la varicelle est généralement administré dans la petite enfance pour vous protéger contre linfection par le VZV.3

• Le vaccin contre le zona est administré dès lâge de 50 ans pour prévenir la réactivation du VZV.2

Ceux-ci sont similaires aux deux types de vaccins qui ont été proposés pour protéger contre lherpès buccal et génital. Un type vise à empêcher le virus dinfecter les personnes qui ne lont jamais eu, tandis que lautre vise à protéger contre les épidémies chez les personnes qui ont déjà lherpès.4

Ce dernier est particulièrement important car une fois que vous êtes infecté par un virus de lherpès, il reste dans votre corps pour toujours. Le virus nest pas éliminé mais reste dans un état latent où il peut soudainement et parfois inexplicablement se réactiver.

Cest pourquoi le virus qui cause la varicelle peut se réactiver soudainement à lâge adulte pour provoquer le zona, ou pourquoi les poussées dherpès buccal ou génital peuvent se reproduire.

Priorités du vaccin contre lherpès

Théoriquement, il est logique quun vaccin puisse fonctionner pour prévenir les épidémies dherpès. Après tout, chez de nombreuses personnes, le système immunitaire contrôle les infections herpétiques afin quelles naient jamais de symptômes.5

Cela fait du virus une bonne cible pour un vaccin thérapeutique (qui traite plutôt que prévient la maladie). Cependant, les virus de lherpès simplex se sont avérés difficiles à contrôler avec des vaccins.

En 2017, lOrganisation mondiale de la santé (OMS) a défini une série de priorités pour le développement dun vaccin contre lherpès. Ces priorités sont issues dune conférence mondiale des parties prenantes portant sur les caractéristiques importantes dun vaccin potentiel contre lherpès.6

Le groupe de priorités quils ont proposé était :7

• Réduire le nombre de personnes infectées par le VIH parce quelles ont une infection génitale herpétique. (Les plaies génitales augmentent le risque de transmission du VIH).

• Réduire le nombre de personnes affectées négativement par le HSV. Cela comprend la réduction des symptômes physiques, des symptômes psychologiques et des conséquences graves telles que lherpès néonatal.

• Réduire limpact de linfection herpétique sur la santé reproductive.

LOMS a suggéré que deux types de vaccins pourraient être utiles pour les infections à herpès simplex :

• Les vaccins prophylactiques, comme le vaccin contre la varicelle, aideraient à empêcher les gens de contracter lherpès.

• Des vaccins thérapeutiques, comme le vaccin contre le zona, réduiraient le nombre dépidémies.

Recherche sur les vaccins contre lherpès

Certains essais prometteurs de vaccins contre lherpès ont été effectués. Cependant, à ce jour, aucun essai sur lhomme na montré une efficacité suffisamment élevée pour mettre un vaccin contre lherpès sur le marché.8

Défis

Les scientifiques ont plusieurs obstacles à surmonter lorsquils développent un vaccin pour se protéger contre lherpès buccal ou génital.

Lun des défis est quaucun modèle animal ne réplique parfaitement linfection à HSV chez lhomme. Plusieurs vaccins candidats se sont révélés prometteurs dans les études animales mais nont jusquà présent pas été efficaces dans les essais cliniques chez lhomme.

Outre les souris, les lapins et les cobayes sont également utilisés pour développer des vaccins thérapeutiques contre lherpès (respectivement pour lherpès oculaire et génital). Et, bien que les premiers résultats aient été prometteurs, les modèles animaux actuels ne parviennent toujours pas à simuler les processus et la progression de la maladie chez lhomme.9

Les vaccins contre lherpès sont également difficiles à étudier pour plusieurs autres raisons pratiques :

• Population à létude limitée : vous devez tester un grand nombre de personnes pour voir si elles fonctionnent. Ces personnes peuvent être difficiles à trouver.

• Infection asymptomatique : de nombreuses personnes infectées ne présentent jamais de symptômes dherpès, donc avec un vaccin préventif, vous ne pouvez pas attendre de voir si elles ont déjà une épidémie.5 Vous devez tester activement pour voir si elles ont été infectées par le virus depuis étant vacciné.

• Excrétion virale : pour les vaccins thérapeutiques, vous devez tester comment le vaccin a affecté la quantité de virus quils excrétent pour déterminer lefficacité du vaccin candidat. (Une faible excrétion virale se traduit par un risque dinfection plus faible.)10

Avances

Aborder lun de ces facteurs peut rendre les essais de vaccins à la fois lents et coûteux. Malgré cela, une étude réalisée en 2020 par des chercheurs de lUniversité de Cincinnati, de lUniversité Northwestern et de lUniversité du Nebraska-Lincoln a offert lespoir dune possible percée.11

Selon la recherche, une forme génétiquement modifiée du virus de lherpès simplex de type 1 (le type le plus couramment associé à lherpès buccal)12 a pu prévenir les symptômes du virus de lherpès simplex de type 2 (le type le plus couramment associé à lherpès génital)12 en Guinée les cochons.

La réponse a été beaucoup plus robuste que dans nimporte quelle étude de vaccin contre lherpès à ce jour, avec une réplication virale significativement altérée et moins dexcrétion virale.

Une autre équipe de recherche de la Irvine School of Medicine en Californie a proposé lutilisation de lasers dans le cadre de la procédure de vaccination. Leur objectif était de stimuler le développement des cellules immunitaires dans les couches de la peau où se produit la réactivation de lherpès. La procédure impliquant des souris sest à nouveau révélée prometteuse dans la prévention de lherpès génital, amplifiant leffet dun vaccin expérimental.13

Bien quil soit beaucoup trop tôt pour prédire si lune ou lautre de ces études conduira à un candidat vaccin viable, ces avancées sont considérées comme importantes.

Un mot de Verywell

Partout dans le monde, médecins et scientifiques sont conscients que larrêt de lherpès est une priorité. Bien que de nombreuses personnes infectées par le virus ne présentent aucun symptôme, lherpès peut avoir un impact significatif sur la vie des gens. Cela est particulièrement vrai pour celles qui sont infectées pendant la grossesse ou qui vivent dans des zones à forte incidence de VIH.5

Cest pourquoi la recherche sur le vaccin contre lherpès est si importante. Cependant, il ny a pas de réponses rapides.

Heureusement, vous avez dautres options pour réduire le risque de transmission de lherpès. La thérapie suppressive et la pratique fiable de rapports sexuels protégés peuvent aider à protéger les partenaires sexuels des personnes infectées par le VHS.14