Si une infection par le VIH a été confirmée, des tests sont effectués systématiquement pour déterminer létat du système immunitaire dune personne et le niveau dactivité virale dans le corps.1 Ceux-ci sont exprimés par ce que lon appelle le nombre de CD4 et la charge virale.
Quest-ce quun compte de CD4 ?
Le test CD4 est lun des tests de dépistage les plus connus des personnes vivant avec le VIH. Le test mesure le niveau de lymphocytes T auxiliaires CD4 dans les cellules sanguines qui sont non seulement vitaux pour la fonction immunitaire, mais qui sont la cible principale de linfection par le VIH. À mesure que le VIH épuise progressivement ces cellules, le corps devient moins capable de se défendre contre un éventail croissant dinfections opportunistes.1
Le test est effectué en prélevant un échantillon de sang dont les résultats mesurent le nombre de cellules CD4 dans un microlitre (L) de sang. Le nombre de base établit létat de votre système immunitaire, tandis que les tests de suivi nous informent largement sur :
- Le stade de linfection et le taux de progression de la maladie
- La probabilité que certaines infections se développent à mesure que les cellules CD4 sont épuisées
- Dans quelle mesure vous répondez au traitement en maintenant ou en reconstituant votre fonction immunitaire
Les comptes de CD4 normaux se situent entre 500 et 1 500 cellules/L. Inversement, un compte de CD4 de 200 cellules/L ou moins est techniquement classé comme SIDA.1
Les directives thérapeutiques précédentes recommandaient que la thérapie antirétrovirale (TAR) soit initiée chez les patients ayant un nombre de CD4 inférieur à 500 cellules/L ou en présence dune maladie définissant le SIDA. En 2016, les lignes directrices mises à jour de lOrganisation mondiale de la santé ont approuvé le TAR chez tous les patients infectés par le VIH, quels que soient le nombre de CD4, lemplacement, le revenu ou le stade de la maladie.2
Aujourdhui, la numération des CD4 est utilisée pour prédire lissue de la maladie autant que pour mesurer la force immunitaire relative dun individu. À titre dexemple, le nadir des CD4 (le point le plus bas auquel le nombre de CD4 a chuté) est prédictif de la morbidité à long terme, avec des valeurs plus faibles suggérant un risque accru de maladies liées et non liées au VIH, ainsi que récupération immunitaire plus lente.3
Quest-ce quune charge virale ?
Alors que la numération des CD4 est un indicateur du statut immunitaire et de lefficacité du traitement, la charge virale est sans doute la mesure la plus importante au début du traitement antirétroviral.
La charge virale mesure la concentration de virus dans le sang, également appelée « charge virale ». Les laboratoires utiliseront généralement une technologie de test génétique, la réaction en chaîne par polymérase (PCR) ou un ADNb (ADN ramifié) pour quantifier le nombre de particules virales dans un millilitre (mL) de sang. Les charges virales du VIH peuvent aller dindétectables (inférieures aux niveaux de détection des tests de dépistage actuels) à des dizaines de millions.
Un résultat indétectable ne signifie pas quil ny a pas de virus dans votre sang ou que vous avez été « éliminé » de linfection.4 Indétectable signifie simplement que la population virale est tombée en dessous des niveaux de détection de test dans le sang mais peut être détectable ailleurs, comme dans le sperme .
Objectifs de la suppression virale
Le but de la thérapie antirétrovirale est dobtenir une suppression virale, définie comme ayant moins de 200 copies du VIH par millilitre de sang. 5
- Une plus grande durabilité du traitement
- Un risque plus faible de développement de virus résistants aux médicaments
- De meilleurs résultats cliniques corrélés à une espérance de vie accrue
- La réduction de la transmission du VIH à aucun risque pour un partenaire sexuel non infecté (une stratégie communément appelée traitement comme prévention (TasP)
Dun autre côté, une augmentation de la charge virale peut souvent être le signe dun échec thérapeutique, dune mauvaise observance du traitement, ou des deux.
Il est important de noter quune adhésion au médicament dau moins 80 % à 85 % est nécessaire pour assurer une suppression virale à des niveaux indétectables. Une adhésion inégale réduit non seulement la capacité dune personne à y parvenir, mais elle augmente la probabilité déchec du traitement en permettant à un virus résistant aux médicaments de se développer. Cette relation de cause à effet est la raison pour laquelle lobservance doit toujours être vérifiée avant le début du traitement.
Cela dit, des variations accidentelles de la charge virale (ou « blips ») peuvent survenir même chez les personnes ayant une adhérence à 100 %. Ceux-ci sont généralement minimes et ne devraient pas être une cause dalarme.
Une surveillance régulière du compte de CD4 et de la charge virale est recommandée.6 Les patients capables de maintenir un compte de CD4 supérieur à 500 cellules/L peuvent être testés occasionnellement selon les directives du médecin traitant.
Avantages du contrôle viral
Selon les recherches de la U.K. Collaborative Cohort Study (UK CHIC), les personnes ayant une charge virale indétectable qui ont atteint un nombre de CD4 de 350 cellules/L ou plus dans lannée suivant le début du traitement étaient susceptibles davoir une espérance de vie normale.7
Dun autre côté, léchec de la suppression virale a réduit lespérance de vie jusquà 11 ans.
Une analyse rétrospective menée en 2013 par lUniversité de Montréal a en outre conclu que les personnes qui avaient une charge virale « presque indétectable » pendant une période de six mois (cest-à-dire entre 50 et 199 copies/mL) avaient un risque déchec virologique près de 400 % plus élevé. moins dun an que ceux capables datteindre une viralité complète
Létude, qui a suivi 1 357 hommes séropositifs de 1999 à 2011, a en outre démontré un taux déchec virologique de près de 60 % chez les personnes ayant une charge virale persistante comprise entre 500 et 999 copies/mL.